Les ondes électromagnétiques : les actions de l'Anses
Appareils électroménagers, Bluetooth, Wi-Fi, téléphonie mobile, objets connectés, lignes à haute tension…nos modes de vie nous exposent de plus en plus aux champs et aux ondes électromagnétiques. Depuis de nombreuses années, l'Anses est mobilisée pour faire avancer les connaissances sur les effets sanitaires associés à ces dispositifs.
De plus en plus exposés
Les ondes et champs électromagnétiques, utilisés par exemple par la radio et la télévision comme support de transmission (radiofréquences) ou par les lignes électriques pour la distribution d’électricité (basses fréquences), sont présents depuis longtemps dans notre environnement. Toutefois, le développement de nouvelles technologies comme le Bluetooth, le Wi-Fi, les nouvelles générations de téléphonie mobile, les objets connectés ou encore les véhicules électriques, augmente notre exposition.
Dans le domaine des communications mobiles, les comportements de consommation et les usages évoluent rapidement, et la multiplication des technologies et des réseaux participent à accroître l’exposition de la population aux ondes électromagnétiques, avec de grandes disparités en fonction des usages, des lieux, etc. Cette augmentation de l’exposition est le résultat d’interactions entre un nombre accru d’utilisateurs, la diversification des usages (appels, messages texte, téléchargements, visionnages en ligne, …), des temps d’utilisation variables, mais aussi l’accroissement des débits et de l’efficacité des réseaux et terminaux.
Le développement des infrastructures électriques lié aux évolutions de la production (énergies renouvelables) et de la consommation (véhicules électriques, villes et infrastructures « connectées »), pourrait également augmenter notre exposition aux champs magnétiques basses fréquences.
L’intensité maximale des expositions est cependant encadrée réglementairement.
Pour les radiofréquences, elle est surveillée par l’ANFR, l’Agence nationale des fréquences. Les contrôles réalisés chaque année montrent que l’exposition environnementale aux ondes est largement inférieure aux valeurs limites imposées par la règlementation.
Pour les basses fréquences, les lois sur le Grenelle de l’environnement ont créé un dispositif d’information du public sur les champs électromagnétiques émis par les lignes à haute tension. La réglementation prévoit que des mesures d’exposition soient réalisées dans les zones urbanisées de communes traversées par des lignes à haute tension.
>> Pour en savoir plus sur les ondes électromagnétiques, leurs effets sur la santé ou les façons de réduire notre exposition, consulter notre article décryptage
Mieux connaître les effets et évaluer les risques
Face à la multiplication des sources d’exposition aux ondes et champs électromagnétiques, il est nécessaire de mieux connaître leurs effets sur la santé. C’est le rôle de l’Agence qui a produit plus de 15 expertises depuis 2005 sur cette question, notamment sur les effets sur la santé de la 5G, des lignes haute tension, des scanners corporels ou encore des diodes électroluminescentes.
Ces expertises sont le fruit de travaux collectifs coordonnés par l’Agence, qui associent des groupes de travail spécifiques composés d’experts pluridisciplinaires et le Comité d’experts spécialisés « agents physiques et nouvelles technologies ».
Concernant les radiofréquences, l’Agence a installé dès 2011 un comité de dialogue « radiofréquences et santé » dont l’ambition est d’être un lieu d’échanges, de réflexion et d’information sur les questions scientifiques relatives aux effets potentiels sur la santé des radiofréquences et à leur évaluation. Cette instance rassemble des représentants d’associations, des industriels, des syndicats et les scientifiques et experts de l’Agence. Les questionnements soulevés par la société civile peuvent ainsi alimenter les travaux d’expertise, qui sont restitués auprès du comité. La participation du comité à l’établissement de cahiers des charges pour la réalisation d’études spécifiques est également une disposition innovante du dialogue engagé entre les experts scientifiques et les parties prenantes.
La thématique « radiofréquence et santé » nécessitant des recherches ciblées, l’Agence mobilise depuis 2011 des financements spécifiques sur cette thématique dans le cadre du programme national de recherche Environnement-Santé-Travail (PNR EST) qu’elle pilote. L’objectif du PNR EST est de rapprocher recherche et expertise et d’élargir la communauté de recherche.
Les principales recommandations de l’Anses
Pour les ondes émises par les téléphones mobiles (radiofréquences) :
- pour les adultes utilisateurs intensifs de téléphone mobile : recourir au kit mains-libres et de façon plus générale, pour tous les utilisateurs, privilégier l’acquisition de téléphones affichant les DAS (débit d’absorption spécifique) les plus faibles ;
- afficher le niveau d’exposition maximal engendré par tous les dispositifs courants émetteurs de champs électromagnétiques destinés à être utilisés près du corps (téléphones DECT, tablettes tactiles, veille-bébé, etc.), comme cela est déjà le cas pour les téléphones portables ;
- réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile ;
- avant d’être déployée, il est souhaitable que le développement de technologies nouvelles soit soutenu par la réalisation d’études ou un recueil documenté de la littérature des liens entre exposition et impacts sanitaires.
Pour les champs électromagnétiques magnétiques basses fréquences (lignes à haute tension) :
Pour les acteurs responsables de l’aménagement du territoire, ne plus augmenter le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes à hautes tension en évitant :
- d’installer ou d’aménager de nouveaux établissements accueillant des personnes sensibles (hôpitaux, écoles…) à proximité immédiate des lignes à très haute tension ;
- d’implanter de nouvelles lignes au-dessus de tels établissements.