Évaluer les risques sanitaires
L’Anses est compétente sur un large spectre de risques pesant sur la santé humaine et l’environnement. Pour les évaluer, elle mobilise une expertise scientifique indépendante et robuste. Ses travaux servent à la décision publique, en réponse aux préoccupations de la société et aux situations d’incertitudes.
Qu’est-ce qu’un risque sanitaire ?
Dans le langage commun, « risque » et « danger » sont souvent utilisés indistinctement pour signifier une menace. Ces deux mots désignent pourtant deux notions différentes.
Quels risques sont évalués par l’Anses ?
Que ce soit dans l’alimentation, dans l’environnement, en milieu professionnel, chez les animaux ou pour les végétaux, l’Anses étudie les risques liés à :
- des agents biologiques par exemple, champignons, bactéries, virus, parasites, prions, mais aussi les moustiques ou les rats qui peuvent être des vecteurs d’agents pathogènes pour l’Homme et l’animal ;
- des agents chimiques comme des éléments traces dont les métaux lourds, ou des substances comme les hydrocarbures, les dioxines ou encore des produits biocides, médicaments, produits phytopharmaceutiques ;
- des agents physiques, par exemple les rayonnements ionisants, les rayons ultraviolets, les champs électromagnétiques, le bruit, la luminosité, les températures extrêmes ;
- la qualité nutritionnelle des aliments et les déséquilibres entre alimentation, activité physique et sommeil ;
- les contraintes dans le milieu professionnel par exemple le travail de nuit et les horaires décalés.
Pour mieux prendre en compte le concept de l’exposome, l’Agence est engagée dans de nouvelles approches d’évaluation des expositions cumulées à l’instant T et au fil du temps.
Aller plus loin
Exposome : où en est la science ?
Atteintes cardio-vasculaires, cancer, diabète... chaque année, plus de 70 % des décès dans le monde sont dus à une maladie chronique. Elles sont liées à une combinaison de différents facteurs de risque, génétiques ou non, auxquels nous sommes soumis au cours de notre vie. L’exposome propose une analyse des facteurs non génétiques en étudiant l’ensemble des expositions que subit un être humain de par son environnement et tout au long de sa vie. L’Anses et l’Inserm organisent une rencontre scientifique pour faire le point sur les avancées de la science dans ce domaine. Dans cette interview croisée, trois scientifiques reviennent sur ce concept et les actions de l’Anses.
Comment l’Anses évalue-t-elle les risques sanitaires ?
L’Anses mène des expertises pour répondre aux demandes d’acteurs souhaitant bénéficier d’un état des lieux scientifique sur un sujet de préoccupation sanitaire. Elle peut être saisie par l’État, les établissements publics, les associations agréées au niveau national dans les domaines d'intervention de l'Anses ou encore les organisations professionnelles et syndicales.
Certaines des évaluations de risques s’inscrivent dans la mise en œuvre de plans nationaux (Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, Plan national santé environnement, Plan national nutrition santé, Plan santé travail...) ou de réglementations européennes (REACh, CLP, produits phytopharmaceutiques, etc.).
L’Agence peut également se saisir elle-même d’une question lorsqu’elle suspecte un risque potentiel pour la santé de la population ou l’environnement, ou doit approfondir une question méthodologique.
Pour toutes les évaluations qu’elle mène, l’Agence met en place le même processus d’expertise scientifique. Celui-ci repose sur des collectifs d’experts constitués de scientifiques faisant référence dans leur discipline et issus d’organismes variés.
Pour garantir sa qualité et son indépendance, l’expertise de l’Anses est :
- pluridisciplinaire : toutes les compétences scientifiques nécessaires pour traiter la question sont réunies ;
- collective : la diversité des points de vue est exprimée pour construire une conclusion ;
- contradictoire : les différents éléments de preuve sont débattus à la lumière des connaissances scientifiques et des incertitudes associées.
Tout l’enjeu d’une expertise est de pouvoir analyser et croiser toutes les données publiées sur un sujet que ce soit dans les études scientifiques mais aussi celles issues d’enquêtes et d’auditions par exemple. L’Anses s’attache à développer des méthodologies pour identifier les données disponibles les plus pertinentes et mesurer le niveau d’incertitudes quant aux conclusions de ses travaux.
Intégrer l’analyse socio-économique dans l’évaluation de risques
L’exposition aux risques peut dépendre de divers facteurs socio-économiques, tout comme l’efficacité des mesures destinées à les prévenir. Pour tenir compte au mieux du contexte sociétal et de la réalité de usages et comportements, l’Anses peut pour certains sujets intégrer dans ses collectifs d’experts des disciplines relevant des sciences humaines et sociales - sociologie, science politique, économie, histoire, droit, philosophie, etc. Afin de renforcer son expertise en la matière, l’Agence a mis en place un comité d’experts spécialisé dédié à l’analyse socio-économique fin 2021.
En savoir plus sur l’analyse socio-économique dans l’évaluation de risques.