Comprendre l’augmentation des dégâts causés par un champignon dans la forêt des Landes
Depuis trois ans, le champignon Cronartium pini, responsable de la rouille vésiculeuse du pin, provoque des dégâts croissants sur les pins maritimes dans la forêt des Landes. Les travaux de l’unité de mycologie du Laboratoire de la santé des végétaux ont démontré que l’implantation de champs de pivoines à proximité n’était pas à l’origine de la maladie, mais avait accentué sa transmission et aggravé l’importance de ses dégâts.
Cronartium pini a touché près de 800 hectares de forêts dans le sud des Landes ces trois dernières années. La contamination des pins maritimes par le champignon empêche la circulation de la sève et tue l’arbre, surtout au sein des jeunes plantations. L’unité de mycologie du Laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses a mené un projet de recherche visant à caractériser génétiquement les souches du champignon. Ce projet, financé par la Caisse Phyto Forêt, a été développé conjointement par l’Anses et le département de la Santé des forêts en Région Nouvelle-Aquitaine. Cette caractérisation s’appuyait sur l’étude de petites séquences d’ADN, les microsatellites. Elle a été effectuée en collaboration avec le Laboratoire de la Rage et de la faune sauvage de l’Anses à Nancy, qui a apporté ses compétences et ses équipements.
La population de champignons affectant les pins a été comparée avec celle présente sur les pivoines. En effet, les pivoines sont, avec d’autres espèces herbacées, un hôte du champignon lui permettant de compléter son cycle biologique. Des champs de pivoines ont été récemment implantés à proximité des parcelles de pins où la maladie s’est aggravée, l’étude a démontré qu’elles constituaient bien un réservoir de contamination. L’identification de l’origine des contaminations permettra de mettre en place des moyens de lutte adaptés et ainsi ralentir, voire stopper la propagation de la maladie, qui a un impact économique important pour les sylviculteurs.