Celles qui font l’Anses : portraits de femmes de science 2024
À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, découvrez le parcours et le métier de six femmes qui contribuent à la science au sein de l’Anses.
Je contribue à la sécurité des aliments pour la protection du consommateur ainsi qu’à la formation du personnel et à la communication de mon laboratoire.
Depuis plus de 20 ans, les pathogènes transmissibles des animaux à l’être humain par l’alimentation constituent le fil rouge de mes projets de recherche. Dans l’unité Hygiène et qualité des produits avicoles et porcin (HQPAP) du laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses, je participe au management et aux projets de recherche. Mes objectifs sont en particulier de recueillir des données sur la bactérie Salmonella dans la filière porcine et sur la relation de cette bactérie avec l’environnement et l’hôte, dans une approche multidisciplinaire basée sur le concept « Une seule santé »: détection, dénombrement, caractérisation, réponse immunitaire, composition du microbiote, etc.
J’ai également des missions transversales pour mon laboratoire : j’aide les agents dans leurs parcours de formation professionnelle, en lien avec le service du développement des ressources humaines de l’Agence. Je mets aussi en place des actions de communication internes et externes de mon laboratoire, en lien avec la direction de la communication et des relations institutionnelles de l’Agence. Aider au maintien et à la montée en compétence des agents et permettre le dialogue avec la société et avec les partenaires institutionnels, professionnels et territoriaux représente pour moi une façon complémentaire et stimulante de contribuer à la science.
Ce qui m’anime, c’est de pouvoir répondre à une question scientifique dans une situation d’urgence ou controversée mais aussi d’améliorer les outils méthodologiques pour l’évaluation des risques.
Je suis vétérinaire de formation, avec une maîtrise en écologie marine et un doctorat en épidémiologie et biomathématiques. Je travaille à l’Anses depuis 2001 : je mène des travaux de recherche et d’appui aux expertises de la Direction de l’évaluation des risques de l’Anses. Ceux-ci m’amènent à répondre à des questions variées : par exemple identifier quels sont les facteurs de risques d’acquisition de maladies humaines d’origine alimentaire, déterminer les principaux modes de transmission de maladies animales au sein de la faune sauvage, ou encore prédire l’évolution de la contamination des produits de la mer en lien avec le changement climatique.
Le point commun entre toutes ces problématiques : elles font appel aux biomathématiques, afin de résoudre une question d’enjeu sanitaire ou zoosanitaire. Les méthodologies sont parfois transposables d’un domaine à l’autre. Mon métier m’amène à appliquer, très concrètement, le concept « One Health ». Ce travail est souvent réalisé avec les experts de nos comités et groupes de travail et d’autres scientifiques de l’Anses, voir d’autres instituts partenaires. Je suis aussi sollicitée pour travailler au sein de groupes de travail en tant qu’expert pour l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Enfin, j’encadre des stagiaires et des doctorants, en espérant leur donner l’envie de poursuivre une activité scientifique.
J’évalue tout danger inhabituel pour les consommateurs, qu’il provienne de nouvelles substances chimiques ou de produits du quotidien
Pharmacien toxicologue de formation, je suis actuellement chargée d’études en toxicovigilance. Mon travail consiste à identifier des produits chimiques, des objets du quotidien ou des pratiques qui peuvent conduire à des intoxications inhabituelles. Elles sont inhabituelles car il s’agit d’un produit nouveau, comme les sachets de nicotine ou une tendance nouvelle, comme l’inhalation de protoxyde d’azote contenu dans les siphons pour chantilly.
Pour cela, je travaille avec les médecins et pharmaciens des centres antipoison qui alimentent par leur activité quotidienne une base de données permettant d’identifier des cas d’intoxication à des produits chimiques d’intérêt.
Je travaille également avec des dermato-allergologues du Réseau de vigilance en dermato-allergologie, ainsi que des chimistes. Grâce à ce réseau d’experts, je réalise des études de toxicovigilance. Elles sont toutes rendues publiques, qui permettent d’avertir le plus grand nombre : consommateurs, communauté scientifique ou médicale ainsi que les pouvoirs publics. En parallèle, je réalise une veille quotidienne de différentes alertes sanitaires et études sur le sujet publiées en Europe ou dans le monde.
Ma mission consiste à favoriser les collaborations et les partenariats scientifiques aux échelons européen et international
Ingénieure en microbiologie et sécurité alimentaire de formation, je suis cheffe de projets affaires européennes et internationales au sein de la Direction des affaires européennes et internationales (DAEI) de l’Anses, après un parcours en évaluation des risques.
Je suis responsable de la mission de point de contact national auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dite « point focal ». Cette mission a été confiée par les autorités françaises à l’Anses et est assurée par une équipe de quatre personnes au sein de la DAEI. Les points focaux servent d’interface au niveau français entre l'EFSA et les acteurs nationaux et européens concernés par les risques sanitaires liés aux aliments. Cela se traduit par des activités de soutien dans cinq domaines : évaluation des risques, partenariats, gestion de données, formation et communication. L’objectif est de favoriser les activités de collaboration, de mise en réseau et de partenariat dans le cadre européen.
Au-delà de cette mission, je suis également les accords de coopération de l’Anses avec des partenaires européens et internationaux. Aide des équipes scientifiques au montage de projets, fourniture d’information sur des opportunités de formation et de coopération avec des partenaires européens et internationaux … les activités sont diverses !
J’apprécie de pouvoir porter la voix de l’Anses et plus largement de la France dans les instances européennes et d’échanger avec mes homologues dans les autres pays. Une autre source de motivation est de pouvoir apporter un soutien aux équipes scientifiques et de voir les projets se concrétiser dans ce contexte européen. Enfin j’apprécie de rester au plus près de la science et de toutes ses composantes dans les sujets très variés couverts par l’Anses.
J’encadre une équipe de scientifiques au service de la santé des abeilles mellifères et des pollinisateurs
Titulaire d’un doctorat en biologie cellulaire et moléculaire, j’ai intégré l’Anses en 2011 et je suis cheffe de l’unité Pathologie de l’abeille depuis 2017, au sein du laboratoire de Sophia Antipolis de l’Anses.
Mon rôle consiste à coordonner l’activité de scientifiques pluridisciplinaires. Nous étudions l’impact de plus d’une dizaine d’agents pathogènes et de contaminants chimiques qui portent atteinte à la santé de l’abeille. Nous sommes impliqués dans plusieurs projets de recherche nationaux et européens et apportons expertise et appui scientifique à la filière apicole et aux autorités nationales et européennes. Nous pouvons, par exemple, être sollicités pour la gestion de crises sanitaires telles que la récente introduction du petit coléoptère des ruches sur l’île de La Réunion. En tant que laboratoire de référence national, européen et international sur la santé des abeilles, nous pilotons plusieurs réseaux de laboratoires pour la détection des maladies des abeilles et assurons l’harmonisation des méthodes de diagnostic.
Scientifique de formation, j’ai dû faire face à de nombreux défis pour remplir l’ensemble de mes missions : développer mes aptitudes en management d’équipes et en coordination d’activités, ainsi qu’apprendre à inscrire mes activités dans un cadre normatif et règlementaire, éloigné des environnements dans lesquels j’évoluais précédemment. À la croisée des chemins entre recherche, référence, expertise et surveillance, mon métier m’offre la possibilité de contribuer pleinement à cet enjeu actuel majeur qu’est la préservation de la santé des pollinisateurs.
Je contribue à développer nos connaissances scientifiques dans le domaine de la sécurité microbiologique des aliments
Pharmacienne et titulaire d’un doctorat en microbiologie, je travaille à l’Anses depuis 2018 en tant que chargée de projet scientifique au sein du Laboratoire de sécurité des aliments. L’une de mes missions est de caractériser le danger lié à la présence de bactéries du groupe Bacillus cereus (Bc) dans les aliments. Il s’agit d’une des causes majeures d’intoxications alimentaires chez l’être humain. Avec mes collègues, nous réalisons ainsi, en parallèle de nos activités de surveillance, des projets de recherche. Ceux-ci visent à développer des méthodes de détection de ces bactéries, estimer leur prévalence dans les aliments et étudier leur pouvoir pathogène, ainsi que leurs voies de dissémination.
Actuellement mon travail est centré plus particulièrement sur l’espèce Bacillus thuringiensis, membre du groupe Bc, qui a la particularité d’être employée pour protéger les cultures du fait de ses propriétés insecticides. Ces travaux sont conduits en lien étroit avec la Direction de l’évaluation des produits règlementés de l’Anses. Nos données sont régulièrement communiquées aux comités de la Commission européenne en charge de l’évaluation et de l’approbation de ce type de produits phytopharmaceutiques. Récemment, j’ai également eu l’opportunité de contribuer aux travaux d’expertise de l’Agence lors de l’examen d’une demande d’autorisation de mise sur le marché et je vais bientôt rejoindre avec enthousiasme un groupe de travail consacré à l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux des plantes génétiquement modifiées.